This is an emergency

Il y a quelques jours, un nouveau rapport sur la biodiversité confirmait l'étendue des dégâts causés par l'Homme sur la planète et la disparition programmée, si rien ne change, d'un million d'espèces animales et végétales. Un constat qui a fait l'ouverture des journaux mais qui risque fort d'être vite oublié, remplacé par d'autres sujets. A ce sujet, cet article de Reporterre, qui décrit les mécanismes qui nous poussent à nous voiler la face devant le drame écologique est particulièrement intéressant, tout comme l'intervention de Sébastien Bohler, docteur en neurosciences et auteur du Bug Humain, sur France Inter. 

Traitement trop plat ? Il semble en effet y avoir un vrai décalage entre l'ampleur du problème et la manière dont on en parle, qui dilue le sujet dans la masse d'informations quotidiennes. Alors quels signes pour traduire la gravité inédite de la situation dans laquelle nous nous trouvons ? 



En Angleterre, le mouvement Extinction Rebellion lancé en octobre dernier a choisi, comme l'explique Dezeen dans cet article, des codes graphiques qui marquent une vraie rupture avec ceux traditionnellement associés aux groupes écologistes  un style "trop inoffensif et hippie" pour des "groupes qui ont tous échoué".


Inspirés du style de l'Internationale Situationniste des années 1960, les posters et flyers font appel à une imagerie funèbre faite de crânes et d'ossements, animaux et humains, mise en relief par une gamme de couleurs vives. Ces vanités modernisées sont parfois accolées à un sablier, élément central qui donne au logo de l'Extinction Rebellion sa structure pour mieux souligner l'idée du temps qui passe et la nécessité d'agir maintenant.


"Everyone gone forever" : un muséum d'Histoire Naturelle futuriste et cauchemardesque dans lequel le passage de l'Homme sur Terre se résume à un crâne humain, posé à côté de ceux des espèces disparues par sa faute.

Le collectif a trouvé des mots et des images à la hauteur de la gravité du sujet, qui ne se contentent pas de décrire des faits mais qui crient l'urgence de la situation. A nous de ne pas seulement saluer la qualité graphique des posters mais d'entendre le message et d'agir.



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